Aller au contenu

Livres pour le carême

Tous les ans, le carême est une période propice à la lecture et à la réflexion. Nous proposons déjà plusieurs ebooks pour le carême. D'autres livres sont plus spécifiquement destinés à la Passion, la Semaine Sainte ou Pâques.

Chemins de Croix

Chemin de croix de l'année jubilaire

Le Pape Jean Paul II a composé ce chemin de croix pour le Vendredi Saint de l'an 2000, année Jubilaire, chemin de croix qu'il fit, comme tous les ans, au colisée.

Soir du Vendredi saint. Depuis vingt siècles, l'Église se rassemble en cette soirée, pour se rappeler et pour revivre les événements de l'ultime étape du chemin terrestre du Fils de Dieu. Aujourd'hui, comme chaque année, l'Église qui est à Rome se réunit au Colisée, pour se mettre à la suite de Jésus qui, « portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha » (Jn 19, 17).

Nous nous trouvons ici, convaincus que le chemin de croix du Fils de Dieu ne fut pas le simple fait de marcher vers le lieu de son supplice. Nous croyons que chaque pas du Condamné, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles, et aussi ce qu'ont vécu et accompli ceux qui ont pris part à ce drame, nous parlent continuellement. C'est aussi dans sa souffrance et dans sa mort que le Christ nous révèle la vérité sur Dieu et sur l'homme.

En cette année jubilaire, nous voulons réfléchir avec une intensité particulière sur le contenu de cet événement, afin qu'il parle avec une force nouvelle à nos esprits et à nos cœurs, et qu'il devienne pour nous source de la grâce d'une authentique participation.

Participer signifie avoir part. Que veut dire avoir part à la croix du Christ ? Cela veut dire faire l'expérience dans l'Esprit Saint de l'amour que la croix du Christ cache en elle. Cela veut dire reconnaître, à la lumière de cet amour, sa propre croix. Cela veut dire la prendre sur ses épaules et, toujours en vertu de cet amour, marcher... Marcher tout au long de la vie, en imitant Celui qui « endura une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu » (He 12, 2).

Courtes méditations sur le chemin de croix

Quelques brèves réflexions sur chaque station du chemin de croix proposées par saint John Henry Newman, très utiles pour la prière.

Satan tomba du ciel au commencement, par la juste sentence de son Créateur, contre lequel il s'était révolté. Et lorsqu'il eut réussi à associer l'homme à sa rébellion et que le Créateur fut venu pour sauver la créature, l'heure brève de son triomphe vint aussi et il en profita. Quand le Saint des saints, revêtu de chair, fut en son pouvoir, frappé lui-même jadis par le bras du Tout-Puissant, il résolut de frapper à son tour Celui qui l'avait rejeté. Ce coup fut la cause de la chute de Jésus.

O cher Seigneur, par cette première chute, relevez-nous du péché, nous qui sommes si misérablement tombés sous son empire !

 

Chemin de croix au Colisée

Voici le chemin de croix de l'année 2005, chemin de croix particulier, puisque le Pape Jean Paul II vivait ses dernières heures sur terre. Il n'a d'ailleurs pu le vivre comme les années passées, et c'est depuis ses appartements, par la télévision, que le saint Pape a écouté le texte composé et récité par le cardinal Ratzinger, qui devait lui succéder quelques semaines plus tard.

Là encore, ce chemin de croix écrit par celui qui était le préfet pour la Congrégation de la Doctrine de la Foi révèle quelques douleurs intimes de son auteur, en particulier causées par les erreurs et les soufrances de certains membres de l'Eglise.

Que peut nous dire la troisième chute de Jésus sous le poids de la croix ? Peut-être nous fait-elle penser plus généralement à la chute de l’homme, au fait que beaucoup s’éloignent du Christ, dans une dérive vers un sécularisme sans Dieu. Mais ne devons-nous pas penser également à ce que le Christ doit souffrir dans son Église elle-même ? Combien de fois abusons-nous du Saint-Sacrement de sa présence, dans quel cœur vide et mauvais entre-t-il souvent ! Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence ! Combien de fois sa Parole est-elle déformée et galvaudée ! Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses ! Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! Que de manques d’attention au sacrement de la réconciliation, où le Christ nous attend pour nous relever de nos chutes ! Tout cela est présent dans sa passion. La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le cœur. Il ne nous reste plus qu’à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, Eleison – Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8, 25).

Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute ; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Église, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. Tu t’es relevé, tu es ressuscité et tu peux aussi nous relever. Sauve ton Église et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous.

Sermons et homélies

Sermons pour le temps de Carême

Recueil d'homélies de Saint Augustin, du mercredi des cendres au Vendredi saint, avec plusieurs sermons pour les catéchumènes qui découvrent la foi.

Quant à vous qui jeûnez dans les autres temps, maintenant jeûnez encore plus. Vous qui d'ordinaire crucifiez vos corps par une continence perpétuelle, appliquez-vous en ce moment à implorer votre Dieu plus fréquemment et avec plus de ferveur. Vivez tous avec un plein accord, soyez tous fidèles l'un à l’autre, embrasés durant ce pèlerinage du saint désir de la patrie et brûlants d'amour. Que l'un n'envie pas à l'autre, ni ne tourne en dérision les faveurs divines qu'il ne possède pas lui-même. En fait de dons spirituels regarde comme à toi ce que tu aimes dans ton frère, et qu'à son tour il regarde comme sien ce qu'il aime en toi. Que sous prétexte d'abstinence on se garde de changer ses plaisirs plutôt que d'y renoncer, en se procurant soit des aliments recherchés, en place de la chair dont on s'abstient, soit des boissons rares, au lieu du vin dont on se prive : ne serait-ce pas favoriser la volupté quand il s'agit de dompter la chair ? Sans doute, pour ceux qui sont purs tous les aliments le sont ; mais il n'est personne pour qui la sensualité le soit.

3. Surtout, mes frères, abstenez-vous des querelles et des discordes. Souvenez-vous de ces vifs reproches adressés par un prophète ; « On vous voit, quand vous jeûnez, suivre vos penchants, frapper et meurtrir de coups ceux qui portent votre joug ; on vous entend crier sans cesse ». Après d'autres reproches de même nature, il ajoute : « Tel n'est pas le jeûne qui me plait, dit le Seigneur ». Voulez-vous crier ? Poussez souvent le cri dont il est dit : « J'ai crié vers le Seigneur ». Car ce cri ne ressent pas l'amertume, mais la charité ; ce n'est pas le cri de la bouche, mais le cri du cœur ; ce n'est pas un cri semblable à cet autre : « J'attendais qu'il accomplit la justice, et il a fait l’iniquité ; au lieu d'être juste il a crié ». « Pardonnez, et on vous pardonnera ; donnez et on vous donnera ». Telles sont les deux des ailes sur lesquelles la prière s'élève jusqu'à Dieu : pardonner à qui nous offense, et donner à qui est dans le besoin.

Sermons sur le jeûne et le grand carême

3 sermons de Saint Léon le Grand sur le jeûne du dixième mois et 5 sermons sur le carême.

Les principaux actes de la religion sont au nombre de trois, la prière, le jeûne et l’aumône ; tous les temps sont propres à la pratique de ces vertus, mais il faut redoubler de zèle à l’époque que leur a consacrée la tradition apostolique. Selon cette loi antique, le mois du dixième mois est cette époque où nous devons exercer avec le plus de piété ces trois vertus dont je viens de vous parler. La prière nous rend la divinité propice, le jeûne amortit la concupiscence de la chair, les aumônes effacent nos péchés, et ces trois vertus réunies nous rendent à nouveau semblables à Dieu, pourvu que nous soyons toujours prêts à chanter ses louanges, et que nous veillions sans cesse à être purs de tout péché, et à secourir notre prochain dans son infortune. Ces trois vertus, bien observées, renferment tous les mérites et toute l’efficacité des autres vertus. Elles impriment en nous les traits de la divinité et nous unissent inséparablement au saint Esprit. La prière conserve la rectitude de la foi, le jeûne contribue à rendre notre vie pure et l’aumône accoutume notre cœur à la bienfaisance. Nous jeûnerons aussi le mercredi et le vendredi, et le samedi nous célébrerons les vigiles dans l’église du bienheureux apôtre Pierre, afin qu’il daigne intercéder pour nos prières, nos jeûnes et nos aumônes, par la grâce de notre Seigneur Jésus Christ qui vit et règne avec le Père et le saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.

 

La parabole du fils prodigue

Saint Jérome, saint Augustin, saint Pierre Chrysologue

3 pères de l'Eglise commentent la Parabole du fils prodigue.

« Et courant à lui, il se jeta à son cou. » Dieu descend sur la terre avant que le pécheur entre dans la maison paternelle pour y faire un aveu sincère de ses péchés : il se jette à son cou en se revêtant d’un corps mortel. Jésus-Christ fit reposer saint Jean sur son sein, il lui fit part de ses secrets et lui révéla la connaissance de ses mystères : de même, Dieu charge de son joug, qui n’a rien que de doux et d’aimable, ce jeune homme qui retourne vers lui ; c’est-à-dire tiré par un pur effet de sa grâce, et sans avoir égard aux mérites du pécheur, il lui impose une règle qu’il est facile de suivre : la pratique de ses commandements.

« Et il l’embrassa. » C’est ce baiser que l’Église demande à son époux dans le Cantique des cantiques : « Donne-moi », dit-elle, « un baiser de ta bouche », je ne veux pas qu’il me parle par Moïse ni par les prophètes ; je désire qu’il se revête de ma chair et qu’il me donne un baiser de sa bouche.

« Et son fils lui dit : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre vous, et je ne suis plus digne d’être appelé votre fils. » Il reconnaît qu’il n’est plus digne d’être appelé son fils ; mais le sang qui coule dans ses veines, c’est lui qui le lui a transmis ; sa vie, c’est de lui qu’il la tient : il cède à l’instinct de la nature, et il s’écrie : « Mon père, j’ai péché contre le ciel. » Qu’on ne dise donc pas, comme quelques-uns l’ont fait, que les justes seuls ont le droit d’appeler Dieu leur père, puisqu’un pécheur ne craint pas de lui donner ce nom, tout en se reconnaissant indigne de celui de fils. Il se sent on effet animé de la confiance que donne une conversion sincère et parfaite.

 

Classiques de spiritualité

Considérations sur la passion de Jésus-Christ

Un grand classique de Saint Alphonse Marie de Liguori sur la passion du Christ. Saint Alphone nous transmet ses méditations sur les scènes de la passion, essentiellement pour nous aider à la vivre.

Pour comprendre combien il est agréable à Jésus-Christ que nous pensions souvent à sa passion et à la mort ignominieuse qu’il a endurées pour nous, il suffit de se rappeler qu’il a institué le Sacrement de l’autel comme un mémorial destiné à conserver au milieu de nous le souvenir toujours vivant de l’amour qu’il nous a témoigné en s’immolant sur la croix pour notre salut. Nous savons qu’il nous a donné ce Sacrement d’amour dans la nuit même qui précéda sa mort. Après avoir distribué son corps à ses disciples, il leur a dit, et par eux à nous tous, qu’en recevant la Sainte communion, nous devons nous rappeler tout ce qu’il a souffert pour nous. Aussi la Sainte Église ordonne-t-elle que, à la Messe, après la consécration, le célébrant dise au nom de Jésus-Christ : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » C’est pour perpétuer en nous le souvenir du bienfait de la rédemption, dit saint Thomas, que notre Seigneur nous a laissé son corps pour aliment. Cet auguste Sacrement, ajoute le Docteur Angélique, nous rappelle sans cesse l’amour immense que Jésus-Christ nous a montré dans sa passion.

 

La douloureuse passion de notre Seigneur Jésus-Christ

La retranscription des visions de sainte Anne-Catherine Emmerich donne naissance à un ouvrage pour le moins surprenant, qui interpelle le lecteur, à défaut de le laisser sans voix.

Nous sommes habitués aux récits de la dernière Cène et de la Passion du Christ, que l’on trouve dans les évangiles, ainsi qu’aux textes des « Chemins de Croix » écrits au fil des siècles. Tellement habitués à ces textes que, peut-être, nous les lisons avec une certaine habitude. La précision du récit d’Anne-Catherine Emmerich vient bousculer nos idées, au point d’avoir l’impression de redécouvrir ces scènes de la vie du Christ.

Une foule de détails qui, a posteriori, semblent évident, mais sur lesquels peut-être nous ne nous étions jamais arrêtés, et qui permettent de comprendre la cruauté de cette tragédie.

En même temps, on découvre la bonté du Christ à l’égard de tous.

Des détails troublants, trop précis, me semble-t-il, pour avoir été inventés.

Les saintes plaies de notre Seigneur

Quelques années après les révélations sur le Sacré-Coeur de Jésus à sainte Marguerite Marie Alacoque, le Christ révèle à Marie-Marthe Chambon, également religieuse de la Visitation, la dévotion aux saintes plaies.

Une chose me fait de la peine, disait le doux Sauveur à sa petite servante, c’est qu’il y a des âmes qui regardent la dévotion à mes Plaies comme étrange, comme méprisable, comme une chose qui ne convient pas... c’est pour cela qu’elle tombe et qu’on l’oublie.

Au Ciel, j’ai des Saints qui ont eu une grande dévotion à mes saintes Plaies, mais sur la terre, il n’est presque plus personne qui m’honore de cette manière-là.

Cette plainte n’est que trop fondée ! Dans un monde où jouir semble l’unique préoccupation, combien de personnes, même chrétiennes, ont comme perdu le sens du sacrifice !... Trop peu d’âmes comprennent la Croix ! Trop peu s’attachent à méditer la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que saint François de Sales appelle si justement la vraie école de l’amour, le plus doux et le plus violent motif de la piété.

Le combat spirituel

Ces derniers temps, la notion de "Combat spirituel" pendant le Carême a été de nouveau mis au goût du jour. Le Carême est une période d'efforts, de lutte, toujours joyeux, avec plus ou moins de succès.

Le livre de Lorenzo Scupoli, le Combat Spirituel, est un classique sur cette question.

Maintenant que vous savez en quoi consiste la perfection chrétienne et à quelle guerre acharnée il faut vous résoudre pour y parvenir, il vous reste à vous munir de quatre choses, qui sont comme autant d'armes assurées, nécessaires à qui veut remporter la palme et sortir victorieux de ce combat spirituel. Ces quatre armes infaillibles sont :

- la défiance de nous-même,

- la confiance en Dieu,

- le bon usage de nos facultés,

- l'exercice de la prière.

Nous essayerons, avec la grâce de Dieu, d'en parler d'une manière claire et succincte, dans les chapitres suivants.

Magistère

Reconciliatio et paenitentia

L'exhortation apostolique du Pape Jean Paul II sur la pénitence et la réconciliation, ouvrage incontournable pour le carême.

7. Comme il résulte de la parabole du fils prodigue, la réconciliation est un don de Dieu, une initiative de Dieu. Or notre foi nous enseigne que cette initiative se concrétise dans le mystère du Christ rédempteur, réconciliateur, du Christ qui libère l'homme du péché sous toutes ses formes. Le même saint Paul n'hésite pas à synthétiser dans cette tâche et dans cette fonction la mission incomparable de Jésus de Nazareth, Verbe et Fils de Dieu fait homme.

Nous aussi, nous pouvons partir de ce mystère central de l'économie du salut, point clé de la christologie de l'Apôtre. « Si, étant ennemis, nous fûmes réconciliés à Dieu par la mort de son Fils - écrit-il aux Romains -, combien plus, une fois réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie, et pas seulement cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ par qui dès à présent nous avons obtenu la réconciliation ». Puisque donc « Dieu... nous a réconciliés avec Lui par le Christ », Paul se sent poussé à exhorter les chrétiens de Corinthe : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

Cette mission de réconciliation par la mort sur la Croix, l'évangéliste Jean en parlait, en d'autres termes, en observant que le Christ devait mourir « afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés ».

Saint Paul encore nous permet d'élargir à des dimensions cosmiques notre vision de l'œuvre du Christ lorsqu'il écrit qu'en lui le Père s'est réconcilié toutes les créatures, celles du ciel et celles de la terre. On peut vraiment dire du Christ Rédempteur que, « au temps de la colère, il a été fait réconciliation » et que, s'il est « notre paix », il est aussi notre réconciliation.