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Les thèmes abordés dans les Commentaires sur les psaumes

Saint Jean Chrysostome propose un long commentaire sur les psaumes, dans lequel il insère des considérations pastorales et ascétiques.

Pour donner envie de lire les Commentaires sur les psaumes écrits par saint Jean Chrysostome, nous vous proposons de découvrir certains thèmes trouvés dans ces commentaires. Il est toujours surprenant de voir comment des auteurs anciens abordent des thèmes de spiritualité qui sont toujours actuels.

Amour des ennemis

Faisons donc tout ce qui dépend de nous, et nous nous rendrons dignes des plus grands éloges. Mais que devons-nous faire pour cela ? Voici par exemple un homme qui vous hait et qui se déclare contre vous ; de votre côté montrez-lui de l’amitié et faites-lui du bien. Il vous injurie et vous outrage ? Dites du bien de lui et faites son éloge.

(...)

Fuyons donc tout ce qui peut nous mettre en guerre avec les autres, et retranchons ici le mal dans sa racine, je veux dire la vaine gloire et la cupidité. Car la cause de toutes les inimitiés, c’est l’amour des richesses ou de la vaine gloire. Si nous savons dominer ces passions, nous triompherons également de la haine et de la vengeance. Quelqu’un vous outrage, supportez-le courageusement ; ce n’est pas à vous, c’est à lui-même qu’il a fait tort. On vous frappe, ne résistez pas, car celui qui a donné le coup en est la première victime ; sa main vous a frappé, mais sa colère lui a porté un coup bien plus funeste et l’a perdu dans l’esprit de tous les hommes. Ce que je vous demande ici vous paraît difficile ; figurez-vous donc qu’un homme furieux déchire en pièces vos vêtements. Qui est ici le plus à plaindre ? Est-ce vous qui souffrez cette indignité ou celui qui en est l’auteur ? Il est évident que c’est l’agresseur. Eh quoi donc, lorsqu’il s’agit de vêtements déchirés, vous estimez plus malheureux l’agresseur que la victime, et celui dont le cœur est mis en pièces (car c’est ce que fait la colère), ne vous paraît pas mille fois plus malheureux que vous qui n’avez souffert aucun dommage ?

Colère de Dieu

Donc, lorsque vous entendez parler de fureur, ne croyez pas que ce soit en Dieu une passion. Les hommes qui veulent devenir de véritables sages, se rendent, autant qu’il est en eux, inaccessibles à tout mouvement de colère ; combien plus Dieu, cette Nature immortelle, incorruptible, qui est au-dessus de toute parole comme de toute pensée !

Enfance spirituelle

Le roi-prophète nous donne un autre enseignement, c’est que pour être digne de la doctrine de la vérité, il faut devenir des enfants par le cœur (Mt 18,3). Celui qui ne reçoit pas le royaume des cieux comme un petit enfant, nous dit Jésus-Christ, n’y pourra jamais entrer.

Examen de conscience

Dans le temps qui suit le repas du soir, lorsque vous allez prendre votre sommeil, que vous êtes sur le point de vous coucher, au milieu de ce silence et de ce calme profond qui vous entoure et que personne ne vient troubler, dressez en vous-même le tribunal de votre conscience.

Commentaire au psaume 4

Ne laissez donc passer aucun jour sans faire cet examen, ne prenez pas votre sommeil avant d’avoir relevé toutes les fautes de la journée ; et vous serez ainsi beaucoup moins porté à les commettre de nouveau le jour suivant.

Commentaire au psaume 4

Le nom de Dieu

« Que ton Nom est admirable ! » Par la vertu de ce nom, la mort a été vaincue, les démons ont été enchaînés, le ciel a cessé d’être fermé, les portes du paradis se sont ouvertes, l’Esprit Saint a été envoyé, les esclaves ont recouvré la liberté, les ennemis sont devenus des enfants, les ennemis des héritiers, les hommes des anges. Que dis-je, des anges ? Dieu s’est fait homme, et l’homme est devenu Dieu, le ciel a élevé jusqu’à Lui la nature humaine et terrestre, et la terre s’est unie à Celui qui est assis sur les chérubins, au milieu des cohortes des anges. La muraille de séparation a été détruite, la barrière a été renversée, l’union a fait place à la division, les ténèbres ont disparu, la lumière a brillé dans tout son éclat, la mort a été absorbée dans sa victoire.

Médecin des âmes

Voilà pourquoi le roi-prophète s’approche de Dieu comme d’un médecin et lui dit en gémissant : « Guéris-moi, Seigneur, parce que mes os sont ébranlés. »

Miséricorde

C’est toujours à la miséricorde que nous sommes redevables du pardon que nous obtient le repentir. Voilà pourquoi le prophète demande à Dieu de le sauver en considération de ses gémissements et de ses larmes. « Toutes les nuits, dit-il, j’arrose mon lit de mes pleurs, j’inonde ma couche de larmes ; » c’est-à-dire des pleurs et des larmes du repentir. « Mes os sont ébranlés. Mon âme est dans un trouble extrême. » Avant d’exposer à Dieu l’état de son âme, il invoque en sa faveur la faiblesse de sa nature : « Aie pitié de moi, Seigneur, parce que je suis languissant. » Il parle de la sorte pour nous apprendre que cette raison ne suffit pas pour nous rendre dignes du pardon ; car alors nous serions tous sauvés, puisque tous nous avons la même nature.

Pauvreté

Or, avec la justice, il nous demande encore cette vertu, il veut que nous mettions en lui notre confiance et notre espérance, que nous ne cherchions aucun appui dans les choses de la terre, mais que nous nous séparions de tout pour concentrer en lui toutes nos pensées et toutes nos espérances.

Commentaire au psaume 4

Péché par omission

Ce qui nous rend dignes de châtiments, ce n’est pas seulement de faire le mal, mais de ne pas faire le bien. (...) Apprenons de là que le principe de notre salut n’est pas pour nous dans l’éloignement du mal, si nous n’y joignons l’acquisition des bonnes œuvres et la pratique de la vertu.

Commentaire au psaume 4

Prière

Mais si j’ai la justice, me dira-t-on, quel besoin ai-je encore de la prière ? La justice seule ne suffit-elle pas pour diriger toute ma vie, et l’auteur de tous les dons ne sait-il pas lui-même ce qui nous est nécessaire ? Je réponds que la prière est un lien puissant qui nous unit à Dieu, nous apprend à converser avec Lui, et nous inspire l’amour de la sagesse. Celui qui fréquente habituellement un homme éminent, retire le plus grand fruit de cette société ; combien plus celui qui entretient avec Dieu un commerce assidu ?

Commentaire au psaume 4

Il nous faut donc maintenant apprendre la manière de prier. Quelle est-elle ? Apprenez-la du publicain et ne rougissez pas de vous instruire à l’école d’un tel maître, dont la prière a été si parfaite, que quelques paroles seulement lui ont obtenu un plein succès.

Commentaire au psaume 4

La cause pour laquelle Dieu n’écoute pas nos prières, vient ou de ce que nous demandons des choses inutiles, et c’est un profit véritable de ne pas les recevoir ; ou de ce que nous prions avec tiédeur, et alors, en différant de nous exaucer, Dieu prend un moyen sage et efficace pour nous faire persévérer dans la prière.

Commentaire au psaume 4

Sérénité

Apprenons ici d’abord à ne pas nous troubler à la vue des épreuves auxquelles les justes eux-mêmes sont soumis ; secondement, à ne pas changer suivant les diverses faces des temps, mais à rester toujours fidèle aux lois de l’amitié ; troisièmement, à ne pas craindre d’affronter les dangers pour la cause de la vertu ; quatrièmement enfin, à conserver toujours l’espérance au milieu des circonstances les plus difficiles, en comptant sur le Secours de Dieu.

Trouble de l'âme

Lorsque les vents se déchaînent sur la mer avec violence, ils l’agitent et la bouleversent jusque dans sa profondeur, ramenant à sa surface le sable qui forme son lit, et font courir aux navigateurs les plus grands dangers. Ainsi lorsque le trouble s’empare de notre âme, notre corps lui-même en est ébranlé, tout en nous est en proie à la tempête, notre barque est dans une agitation continuelle, d’épaisses ténèbres nous environnent, tout en nous paraît chanceler sur ses bases, au milieu de ce bouleversement général et de cette confusion extrême. Ces effets se produisent surtout dans les passions de la chair, dans les accès de la colère, et dans les malheurs de la vie. Le trouble s’empare de l’âme, les os mêmes sont ébranlés, la prunelle de l’œil semble sortir de son orbite, les yeux ne voient plus les choses sous leur aspect naturel.