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Livres sur l'humilité

Présentation de plusieurs livres consacrés à l'humilité, ou qui parlent de l'humilité. Conseils des saints pour vivre l'humilité, la vertu des vertus.

Qu'est-ce que l'humilité ? Sainte Thérèse d'Avila dira que "L'humilité, c'est la vérité". La vertu qui aide l'homme à se reconnaître tel qu'il est.

En particulier, grâce à la vertu de l'humilité, l'homme se reconnait créature, et accepte de dépendre du créateur.

Par la vertu de l'humilité, l'homme reconnait ses qualités, et connait ses capacités et son potentiel.

Par l'humilité, il reconnait également ses faiblesses, ses erreurs, qu'il accepte et qu'il cherche à améliorer.

Plusieurs livres sont consacrés à l'humilité, ou parlent de l'humilité. Nous en présentons ici quelques-uns.

Le Château intérieur

C’est pourquoi, si vous rencontrez une quelconque résistance de sa part, souvenez-vous bien de ne pas faire d’effort pour passer outre ; vous le fâcheriez, et il vous fermerait à jamais la porte des demeures où vous désirez entrer. Il aime grandement l’humilité ; avec cette vertu vous gagnerez bientôt son cœur »

« Cette personne à qui notre Seigneur avait montré ce qu’est une âme en état de péché mortel, disait qu’elle avait retiré un double avantage de cette vision. D’abord, elle en conçut une très vive crainte d’offenser Dieu ; en sorte qu’elle le conjurait sans cesse de la préserver d’une chute qui entraînait des maux si terribles. En second lieu, c’était pour elle un miroir d’humilité, où elle découvrait que tout le bien que nous faisons découle, non de nous comme de son principe, mais de cette fontaine où est planté l’arbre de nos âmes, et de ce soleil, dont la chaleur féconde nos œuvres. Cette vérité, ajoutait-elle, était si vivement empreinte dans son âme, que, lorsqu’elle faisait ou voyait un autre faire une bonne action, elle la rapportait aussitôt à Dieu comme à son principe, sachant clairement que nous ne pouvons rien sans son secours »

« Je ne sais, mes filles, si je me suis bien expliquée mais cette connaissance de soi-même est si importante, que je ne voudrais jamais vous voir négligentes sur ce pas, à quel que soit le haut degré d’oraison auquel vous soyez parvenues ; car, tant que nous sommes sur cette terre d’exil, rien ne nous est plus nécessaire que l’humilité. C’est ce qui m’oblige à vous redire que nous ne saurions mieux faire, que de commencer par nous efforcer d’entrer dans cette première demeure de la connaissance de nous-mêmes, sans vouloir d’abord prendre notre vol vers les autres ; elle est d’ailleurs le chemin qui y conduit. »

« Le meilleur moyen, à mon avis, d’acquérir une parfaite connaissance de nous-même, est de nous appliquer à bien connaître Dieu. Sa grandeur nous fera voir notre bassesse ; sa pureté, nos souillures ; et son humilité nous montrera combien nous sommes loin d’être humbles. »

« C’est pourquoi je dis, mes filles, que si nous voulons acquérir une véritable humilité, il faut jeter et arrêter nos yeux sur Jésus-Christ, le souverain bien de nos âmes, et sur ses saints. »

« Si nous ne sommes pas encore arrivées jusqu’à ce degré de vertu, humilions-nous, mes filles. L’humilité est un remède infaillible pour guérir nos plaies ; et quoique notre Seigneur, qui est notre divin médecin, tarde à venir, ne doutez pas qu’il ne vienne et ne nous guérisse. »

« Pratiquez d’abord, mes filles, ce que j’ai recommandé dans les demeures précédentes ; et ensuite, de l’humilité, de l’humilité, puisque c’est par elle que le Seigneur se laisse vaincre, et cède à tous nos désirs »

« Pensant un jour en moi-même pour quelle raison notre Seigneur aime tant la vertu d’humilité et nous recommande tant de l’aimer, il me vint tout à coup dans l’esprit, sans y faire plus de réflexion, que c’est parce que Dieu est la suprême vérité, et que l’humilité n’est autre chose que de marcher selon la vérité. Or, c’est une grande vérité que, loin de rien posséder de bon par nous-mêmes, nous n’avons au contraire en partage que la misère, et que nous ne sommes que néant. Quiconque n’entend pas cela, marche dans le mensonge ; et plus on l’entend, plus on se rend agréable à la souveraine vérité, parce qu’on marche dans la vérité. Daigne le Seigneur, mes filles, nous faire la grâce de ne jamais perdre cette connaissance de nous-même ! »

« Si l’on ne se détermine fermement à cela, jamais on n’avancera beaucoup. Tout cet édifice spirituel, comme je l’ai dit, n’a pour fondement que l’humilité, et le divin Maître ne l’élèvera jamais bien haut si cette humilité n’est pas véritable, de peur qu’il ne se renverse entièrement ; et dans cette conduite même, il n’a en vue que notre bien. »

L’échelle sainte

Vous pourrez donc reconnaître avec une espèce de certitude que vous possédez l’humilité, lorsque vous vous trouverez rempli intérieurement d’une lumière inexprimable, d’un amour inénarrable pour la prière, mais surtout, lorsque cette vertu purifiera votre cœur, et le rendra incapable de juger et de condamner vos frères, même en leur voyant faire des chutes et des fautes. Le précurseur de tout ceci, c’est la haine de toute vaine gloire. »

« Celui qui m’aime, dit la sainte humilité, ne doit faire de reproches à personne, ne juger personne, ne dominer sur personne ; ne faire jamais le bel esprit. Ceux qui se sont unis intimement avec moi, n’ont d’autres lois à observer que celles que je leur donnerai. »

« S’élever, ne pas s’élever, et s’humilier, sont trois choses bien différentes. En effet celui qui s’élève, s’avise de juger de tout ; celui qui ne s’élève pas, ne juge personne et se condamne lui-même, et celui qui s’humilie, quoiqu’il soit innocent, se regarde toujours comme coupable. »

« Ainsi, alors même que nous nous sentons faibles, soutenus par la fermeté d’une foi inébranlable, présentons-nous devant le Christ, et, avec une grande simplicité et une profonde humilité, exposons-lui notre faiblesse et nos misères, l’abattement de notre âme et de notre corps ; et, tout indignes que nous en soyons, il nous tendra la Main avec bonté, et nous prendra sous sa puissante Protection avec une tendre charité. »

« C’est l’obéissance qui produit l’humilité, et l’humilité produit la paix et le calme dans une âme ; car elle la délivre des tempêtes des passions, et lui procure une victoire parfaite sur son propre cœur. C’est ce que le roi-prophète nous enseigne par ces paroles : « Le Seigneur s’est souvenu de nous dans notre humiliation, et nous a délivrés des mains de nos ennemis » (Ps 135, 23-24). Rien donc ne peut ici nous empêcher d’affirmer que l’obéissance engendre la paix précieuse du cœur, puisqu’elle produit l’humilité, et que l’humilité donne l’existence à cette paix, laquelle perfectionne et couronne l’humilité. Ainsi l’obéissance est le principe et la cause de l’humilité, et la paix de l’âme, qui est la fille de l’humilité, donne à sa mère la dernière perfection. C’est ainsi que Moïse, qui est la figure de l’obéissance, a donné le commencement de la loi, et que Marie, qui est l’image de la paix parfaite de l’âme, a donné la dernière perfection à l’humilité. »

Le livre d’or ou l’humilité en pratique

Le livre d'or ou l'humilité en pratique est un ouvrage ancien que nous avons ré-édité. Difficile à trouver, il est pourtant d'une grande utilité. Il est un peu comme un cours sur l'humilité, et son intéret est d'être très concret.

Le livre contient plusieurs chapitres : un premier chapitre dans lequel l'auteur détaille la pratique de l'humilité dans un certain nombre de point. Puis un chapitre consacré à des citations d'auteurs spirituels sur l'humilité. Nous avons modernisé ce châpitre, pour y joindre des citations d'auteurs contemporains. Enfin, un dernier châpitre est constitué de maximes sur l'humilité, 150 points très incisifs.

Voici quelques extraits du "Livre d'or ou l'humilité en pratique" :

N'espérez pas pouvoir acquérir l'humilité autrement que par des pratiques qui lui soient proportionnées : ce sont les actes de douceur, de patience, d'obéissance, de mortification, de méfiance envers de soi-même, de renoncement à votre sens et à vos lumières, d'aveu et de confusion de vos fautes, et autres attitudes semblables ; car c'est là ce qui détruira en vous le règne de l'amour-propre, fond malheureux d'où sortent tous vos maux, et d'où surtout votre orgueil et votre présomption prennent leur naissance.

(...) Choisissez toujours, suivant la maxime de l'évangile, la dernière et la moindre place ; croyez sincèrement que c'est celle qui vous est due ; et dans tous les besoins de la vie, prenez toujours pour vous les choses les plus incommodes, comme étant celui qui mérite le moins d'égards ; persuadez-vous qu'en toutes choses, chacun doit avoir ce qu'il y a de mieux, et vous tout ce qu'il y a de moins bien, à cause de votre très grande indignité ; enfin, désirez de tout votre cœur d'être ainsi traité en toute occasion.

(...) Supportez patiemment et avec bonté la faiblesse et les défauts des autres, et ne prétendez nullement qu'on doive de même supporter les vôtres ; persuadez-vous, au contraire, qu'on ne saurait avoir trop de sévérité à votre égard, et que vos défauts ne méritent aucune miséricorde.

Manuel pratique du leader vertueux

Parmi toutes les vertus fondamentales pour un leader, Alexandre Dianine-Havard souligne le rôle de l'humilité. Il explicite et passe en revue cette vertu, et donne des raisons et des pistes pour la vivre.

Le manuel pratique du leader vertueux reste un livre simple et accessible à tous, sans connotation spirituelle. Il détaille ce que peut être le comportement humain du leader, et il donne quelques exemples de chef d'entreprise qui vivaient l'humilité.

La connaissance de soi est « l’humilité fondamentale ». C’est le fruit de la contemplation.

Le service de l’autre est « l’humilité fraternelle ». C’est le résultat de l’action. L’humilité fondamentale ne doit pas être confondue avec la pusillanimité.

L’humilité fondamentale, certainement, nous montre nos limitations et misères, mais elle nous aide aussi à prendre conscience de notre dignité propre et de nos talents (de la même manière que le fait la magnanimité). Si tu ne reconnais pas tes talents, tu n’es pas humble : tu es pusillanime. La magnanimité et l’humilité sont des vertus inséparables. Seule une personne magnanime (celle qui a conscience de sa grandeur) peut être humble sans tomber dans la pusillanimité, de la même manière que seule une personne humble (celle qui a conscience que ses talents sont des dons et non pas le résultat de son activité personnelle) peut être magnanime sans tomber dans l’orgueil. L’humilité fraternelle est la seconde vertu spécifique des leaders.

Pour un leader, pratiquer l’humilité, c’est tirer en avant plutôt que pousser, inspirer plutôt que commander, enseigner plutôt que contrôler. Pratiquer l’humilité, c’est donner à ceux qu’on dirige la capacité de se réaliser eux-mêmes et d’atteindre la grandeur. Le leader délègue du pouvoir non pas parce qu’il n’a pas le temps de tout faire lui-même, mais parce qu’il veut que ses subordonnés grandissent (tu grandis facilement quand tu participes au processus de prise de décision). Le leader promeut ses hommes, plus que lui-même (il ne se rend pas indispensable, il assure sa succession).

Voilà ce qu’est l’humilité fraternelle en pratique.

Traité des degrés de l'humilité et de l'orgueil

En réponse à la demande de l'un de ses frères, saint Bernard de Clairvaux met par écrit une conférence qu'il a donnée sur l'humilité. Il traite des degrés de l'humilité, et il traite également, peut-être de façon plus approfondie, des degrés de l'orgueil.

Chose surprenante, saint Bernard suggère, dans les degrés de l'humilité, que celle-ci peut s'acquerir grâce àla compassion envers autrui.

Mais revenons à notre sujet. Ceux à qui la vérité a une fois appris à se connaître, et par conséquent à se trouver méprisables, ne peuvent manquer de trouver amer tout ce qu’ils ont aimé jusqu’alors. En effet, se plaçant eux-mêmes sous leurs propres yeux, ils se forcent à se voir tels qu’ils sont et qu’ils rougissent de se voir. Mais en même temps qu’ils cessent d’aimer ce qu’ils sont et soupirent après ce qu’ils ne sont pas et qu’ils ne peuvent espérer d’être jamais par leurs propres forces, ils versent des larmes abondantes sur eux, et n’ont plus d’autre consolation que de se juger avec sévérité, comme des juges à qui l’amour de la vérité donne faim et soif de la justice ; et, dans leur mépris pour eux-mêmes, ils s’imposent les plus rigoureuses pénitences, en même temps qu’ils cherchent à se corriger. Mais comprenant bien qu’ils ne sauraient seuls y réussir, car après avoir accompli tous les ordres qui leur sont donnés, ils savent qu’ils ne sont plus que des serviteurs inutiles (Lc 17,10), ils se jettent des mains de la justice dans les bras de la miséricorde. Pour obtenir qu’il leur soit fait miséricorde, ils suivent le conseil de la Vérité qui leur dit : « Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde (Mt 5,6). » Or le second degré de la vérité est précisément de la rechercher dans le prochain, d’apprendre par ses propres misères à connaître celles des autres et, par ce qu’on souffre, la compassion pour les souffrances d’autrui.