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Livres sur la vie religieuse

Nous éditons plusieurs ebooks spécialement consacrés à la vie religieuse, depuis son fondement avec la Règle de saint Benoît, jusqu'à la dernière Constitution Apostolique du pape François sur la vie contemplative féminine.

Nous ne proposons pas ici des livres ou ebooks écrits par des religieux, moines ou moniales. Nous rassemblons les textes spécifiquement consacrés à la vie religieuse ou monastique.

De même, ces livres peuvent être d'une grande utilité pour tous, en particulier pour les laïcs, car de nombreux conseils ascétiques, par exemple pour la vie en communauté, sont transposables à la vie familiale ou à la vie en société.

Les fondements de la vie religieuse et monastique

La Règle de saint Benoît

Fondement de la vie monsatique et religieuse, la Règle de saint Benoît vous est proposée en ebook, pour une lecture facile.

Écoute, ô mon fils, les préceptes du maître et incline l’oreille de ton cœur ; reçois volontiers les conseils d’un tendre père, et mets-les en pratique, afin que le labeur de l’obéissance te ramène à celui dont t’avait éloigné la lâcheté de la désobéissance. C’est donc à toi, qui que tu sois, que je m’adresse maintenant, toi qui, renonçant à tes volontés propres, prends en main les très puissantes et nobles armes de l’obéissance pour militer sous le vrai Roi, le Christ Seigneur. Et d’abord, demande-lui par une très instante prière de mener lui-même à bonne fin tout bien que tu entreprendras. Ainsi celui qui a daigné nous compter déjà parmi ses fils n’aura pas, un jour, à s’attrister de nos mauvaises actions. Car, en tout temps, il nous faut consacrer à son service les dons qu’il a mis en nous, afin que non seulement le père offensé n’ait pas à déshériter un jour ses enfants, mais encore que, tel un maître redoutable, irrité par nos mauvaises actions, il n’ait pas à nous livrer au châtiment éternel, comme de misérables serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre jusqu’à la gloire.

Vie de saint Antoine

Chronologiquement, la vie de saint Antoine vient avant la Règle de saint Benoit. Saint Antoine adhère à la vie monastique vers 270 après JC. Livre très ancien, il est écrit par saint Athanase, évêque d'Alexandrie, qui a bien connu Antoine. Saint Antoine est considéré comme le premier moine, ou plutôt le premier anachorètes, c'est à dire ermite.

La vie de saint Antoine est connue pour le récit des tentations subies par notre moine : mais ce serait dommange de réduire cette vie à cette seule lutte contre les tentations. Antoine est devenu un sage, que l'on va consulter, et beaucoup, tel saint Jean Chrysostome, voudraient donner sa vie en exemple à tous les chrétiens.

Il aimait par-dessus tout le séjour de sa montagne. Un jour, pressé par des personnes qui réclamaient son secours et par un capitaine qui le suppliait instamment de descendre, Antoine vint les trouver, et après leur avoir parlé un instant des intérêts de leur salut, il se hâtait de s’en retourner. Comme le capitaine, qu’on appelait Duc, le priait de demeurer plus longtemps, Antoine répondit qu’il ne pouvait pas rester davantage avec eux, et, se servant d’une comparaison gracieuse, il leur dit : De même que les poissons meurent lorsqu’ils restent sur la terre aride, ainsi les moines perdent leurs forces quand ils passent leur temps avec vous et qu’ils séjournent dans votre compagnie. Il faut donc, comme le poisson s’empresse de rentrer dans la mer, que nous nous hâtions de retourner à notre monastère, de peur qu’un trop long séjour dans le monde ne nous fasse oublier la vie intérieure. Le capitaine, après avoir entendu ces paroles et d’autres semblables, dit, plein d’admiration, qu’Antoine était vraiment un serviteur de Dieu.

 

L'échelle sainte

L'Echelle Sainte est un recueil de 30 conseils, que l'on monte les uns après les autres, comme en grimpant sur les barreaux d'une échelle qui nous conduirait jusqu'au Ciel. Ecrit par saint Jean Climaque, ce livre regroupe un ensemble de conseils spirituels pour le moine et sa vie intérieure.

On retrouve, dans L'Echelle Sainte, les thèmes classiques de la vie religieuse, et de la vie chrétienne en général : De la nécessité de se dépouiller des affections et des soins pour les choses de ce monde. De la fuite du monde. De la bienheureuse et toujours louable obéissance. De la véritable et sincère pénitence. De la pensée de la mort De la tristesse qui produit la joie. De la douceur, qui triomphe de la colère. Du ressentiment. De la médisance. Du bavardage et du silence. Du mensonge. De l’ennui ou acédie. De la gourmandise, qui, tout impitoyable qu’elle soit, plaît à tout le monde. De la chasteté incorruptible que des hommes corruptibles par leur nature acquièrent par des travaux et des sueurs. De l’avarice et de la pauvreté. De l’insensibilité de l’âme, ou de l’endurcissement du cœur, qui est la mort de l’âme avant celle du corps. Du sommeil, de la prière, et du chant public des psaumes. Des veilles du corps, de la manière dont elles produisent les veilles de l’esprit, et de la manière dont il faut les pratiquer. De la timidité puérile. De la vaine gloire, si variée dans ses formes. Du fol orgueil. Des inexplicables pensées de blasphème. De la douceur, de la simplicité et de l’innocence, vertus qui ne viennent pas de la nature, mais s’acquièrent par les travaux ; et de la méchanceté, qui est l’ennemie irréconciliable des vertus. De l’humilité, qui donne la mort à toutes les passions. Du discernement dans les pensées, les vices et les vertus. Du repos sacré du corps et de l’âme, ou de la vie érémitique et solitaire. De la prière, sainte et féconde source de vertus ; du recueillement de l’esprit et du repos du corps qui lui sont nécessaires.  Du ciel terrestre, c’est-à-dire de la paix de l’âme, qui la rend semblable à Dieu en la perfectionnant et en lui procurant la résurrection avant la résurrection générale. De la réunion des trois vertus théologales, la foi, l’espérance et la charité.

Les textes du Magistère pour la vie religieuse et monastique

Perfectae caritatis

L'un des documents du Concile Vatican II, Perfectae Caritatis, est consacré à la vie religieuse. Il a pour sous-titre "Décret sur la rénovation et l'adaptation de la vie religieuse". En voici le premier paragraphe :

Dans la constitution Lumen Gentium, le Concile a précédemment montré que la recherche de la charité parfaite par les conseils évangéliques a sa source dans l’enseignement et l’exemple du divin Maître et apparaît comme un signe éclatant du Royaume des cieux. Maintenant, il se propose de traiter de la vie et de la discipline des instituts dont les membres font profession de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, et de pourvoir à leurs besoins, selon les exigences de l’époque actuelle.

Dès les origines de l’Église, il y eut des hommes et des femmes qui voulurent, par la pratique des conseils évangéliques, suivre plus librement le Christ et l’imiter plus fidèlement et qui, chacun à sa manière, menèrent une vie consacrée à Dieu. Beaucoup parmi eux, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, vécurent dans la solitude, ou bien fondèrent des familles religieuses que l’Église accueillit volontiers et approuva de son autorité. À partir de là se développa providentiellement une admirable variété de communautés religieuses qui contribuèrent beaucoup à ce que l’Église non seulement fût apte à toute bonne œuvre (cf. 2 Tm 3, 17) et prête pour l’exercice de son ministère en vue de l’édification du Corps du Christ (cf. Ep 4, 12), mais encore apparût embellie des dons variés de ses enfants comme une épouse parée pour son époux (cf. Ap 21, 2), et que par elle fussent manifestées les ressources multiples de la sagesse de Dieu (cf. Ep 3, 10).

Dans une telle variété de dons, tous ceux que Dieu appelle à la pratique des conseils évangéliques et qui en font profession, se vouent au Seigneur de façon spéciale en suivant le Christ chaste et pauvre (cf. Mt 8, 20 ; Lc 9, 58), qui par son obéissance jusqu’à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8) a racheté les hommes et les a sanctifiés. Poussés dans cette voie par la charité que l’Esprit Saint a répandue dans leurs cœurs (cf. Rm 5, 5), ils vivent toujours davantage pour le Christ et pour son Corps qui est l’Église (cf. Col 1, 24). C’est pourquoi, plus fervente est leur union au Christ par cette donation d’eux-mêmes qui embrasse toute leur existence, plus riche devient la vie de l’Église et plus fécond son apostolat.

Mais pour que l’Église, dans les circonstances présentes, profite davantage de l’excellence de la vie consacrée par la profession des conseils évangéliques et de son rôle nécessaire, le saint Concile a statué ce qui suit et qui concerne seulement les principes généraux de la rénovation et de l’adaptation de la vie et de la discipline des instituts religieux, et, étant sauf leur caractère propre, des sociétés de vie commune sans vœux et des instituts séculiers. Les normes particulières de la mise en œuvre et de l’application de ces principes généraux devront être établies après le Concile par l’autorité compétente.

Vita Consecrata

Exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II sur la vie consacrée.

La Vie consacrée, profondément enracinée dans l'exemple et dans l'enseignement du Christ Seigneur, est un don de Dieu le Père à son Église par l'Esprit. Grâce à la profession des conseils évangéliques, les traits caractéristiques de Jésus — chaste, pauvre et obéissant — deviennent « visibles » au milieu du monde de manière exemplaire et permanente et le regard des fidèles est appelé à revenir vers le mystère du Royaume de Dieu, qui agit déjà dans l'histoire, mais qui attend de prendre sa pleine dimension dans les cieux.

Au cours des siècles, il y a toujours eu des hommes et des femmes qui, dociles à l'appel du Père et à la motion de l'Esprit, ont choisi la voie d'une sequela Christi particulière, pour se donner au Seigneur avec un cœur « sans partage » (cf. 1 Co 7, 34). Eux aussi, ils ont tout quitté, comme les Apôtres, pour demeurer avec lui et se mettre, comme lui, au service de Dieu et de leurs frères. Ainsi, ils ont contribué à manifester le mystère et la mission de l'Église par les multiples charismes de vie spirituelle et apostolique que leur donnait l'Esprit Saint, et ils ont aussi concouru par le fait même à renouveler la société.

 

Vultum Dei Quaerere

La constitution apostolique sur la vie contemplative féminine

Les personnes consacrées qui, par leur consécration « suivent le Seigneur d’une manière spéciale, de manière prophétique », sont appelées à découvrir les signes de la présence de Dieu dans la vie quotidienne, à devenir de sages interlocuteurs qui sachent reconnaître les questions que nous posent Dieu et l’humanité. Le grand défi pour chaque consacré et consacrée est la capacité de continuer à chercher Dieu « avec les yeux de la foi, dans un monde qui ignore sa présence », en reproposant à l’homme et à la femme d’aujourd’hui la vie chaste, pauvre et obéissante de Jésus comme signe crédible et fiable, et en devenant de cette façon « exégèse vivante de la Parole de Dieu ». Depuis la naissance de la vie de consécration spéciale dans l’Église, des hommes et des femmes, appelés par Dieu et amoureux de Lui, ont vécu leur existence totalement orientés vers la recherche de son Visage, désireux de trouver et de contempler Dieu au cœur du monde. La présence de communautés, placées comme la ville sur la montagne et la lampe sur le lampadaire (cf. Mt 5, 14-15), même dans la simplicité de leur vie, représente de façon visible le but vers lequel chemine l’ensemble de la communauté ecclésiale qui « marche sur les routes de ce temps le regard fixé sur la récapitulation future de toutes choses dans le Christ », annonçant déjà ainsi la gloire céleste.

L'échelle du paradis

Guigues II le chartreux, qui fut pendant trois ans prieur de la Grande chartreuse, écrit à son frère Gervais pour partage son expérience de la prière et de la Lectio divina. Il en résulte un opuscule très accessible, dans lequel le chartreux, spécialiste du silence et de la vie contemplative, met à la portée de tous les 4 étapes vers le ciel. Dans le livre "L'échelle du paradis", il nous parle des 4 étapes de la vie spirituelle :

I. Les quatre degrés des exercices spirituels

Un jour, durant le travail des mains, tandis que je songeais aux exercices de l’homme spirituel, voilà que tout à coup j’aperçois quatre degrés : lecture, méditation, prière, contemplation C’est l’échelle des cloistriers, qui les fait monter de la terre au ciel.

Elle a peu d’échelons : elle est très haute cependant, d’incroyable longueur. La base repose sur la terre, le sommet dépasse les nuées et pénètre les profondeurs des cieux. De ces échelons les nom, nombre, ordre et usage sont distincts. Si avec soin on étudie leurs propriétés, fonctions et hiérarchie, bientôt cette étude attentive paraîtra courte et facile, tant elle recèle d’utilité et de douceur.

  • La lecture est l’étude attentive, faite par un esprit appliqué, des Saintes Ecritures.

  • La méditation est l’investigation soigneuse, à l’aide de la raison, d’une vérité cachée.

  • La prière est l’élévation du cœur vers Dieu pour éloigner le mal et obtenir le bien.

  • La contemplation est l’élévation en Dieu de l’âme ravie dans le savourement des joies éternelles.