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Livres sur la miséricorde

La pape François a décrété que 2016 serait année jubilaire extraordinaire consacrée à la miséricorde. Nous vous proposons plusieurs ebooks, classiques ou nouveaux, à cette occasion.

Année de la Miséricorde

Misericordiae Vultus

1. Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. Le Père, « riche en miséricorde » après avoir révélé son nom à Moïse comme « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » n’a pas cessé de faire connaître sa nature divine de différentes manières et en de nombreux moments. Lorsqu’est venue la « plénitude des temps », quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père. À travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne, 5 Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.

2. Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché.

3. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace.

Audiences et Homélies de l'année de la Miséricorde

Un recueil des textes des interventions du pape François (Homélies, audiences) à l'occasion de l'année de la Miséricorde

 

Une année sainte, donc, pour vivre la miséricorde. Oui, chers frères et sœurs, cette année sainte nous est offerte pour faire l’expérience dans notre vie du contact doux et tendre du pardon de Dieu, de sa présence à nos côtés et de sa proximité, en particulier dans les moments de plus grand besoin.

Ce jubilé est, en somme, un moment privilégié pour que l’Église apprenne à choisir uniquement « ce qui plaît le plus à Dieu ». Et qu’est-ce qui « plaît le plus à Dieu » ? Pardonner ses enfants, avoir miséricorde d’eux, afin qu’eux aussi puissent à leur tour pardonner leurs frères, en resplendissant comme les flammes de la miséricorde de Dieu dans le monde. C’est ce qui plaît le plus à Dieu. Saint Ambroise, dans un livre de théologie qu’il avait écrit sur Adam, parle de l’histoire de la création du monde et dit que Dieu chaque jour, après avoir fait une chose — la lune, le soleil ou les animaux — dit : « Et Dieu vit que cela était bon ». Mais quand il a fait l’homme et la femme, la Bible dit : « Il vit que cela était très bon ». Saint Ambroise se demande : « Mais pourquoi dit-il “très bon” ? Pourquoi Dieu est-il si content de la création de l’homme et de la femme ? Parce qu’à la fin, il avait quelqu’un à pardonner. C’est beau : la joie de Dieu est de pardonner, l’être de Dieu est miséricorde. C’est pourquoi, cette année nous devons ouvrir nos cœurs, pour que cet amour, cette joie de Dieu nous remplisse tous de cette miséricorde. Le jubilé sera un « temps favorable » pour l’Église si nous apprenons à choisir « ce qui plaît le plus à Dieu », sans céder à la tentation de penser qu’il y a quelque chose d’autre de plus important ou de prioritaire. Rien n’est plus important que de choisir « ce qui plaît le plus à Dieu », c’est-à-dire sa miséricorde, son amour, sa tendresse, son étreinte, ses caresses !

L’œuvre nécessaire de renouveau des institutions et des structures de l’Église est elle aussi un moyen qui doit nous conduire à faire l’expérience vivante et vivifiante de la miséricorde de Dieu qui, elle seule, peut garantir à l’Église d’être cette ville sise au sommet du mont qui ne peut pas rester cachée (cf. Mt 5, 14). Seule une Église miséricordieuse resplendit ! Si nous devions, ne serait-ce que pour un moment, oublier que la miséricorde est « ce qui plaît le plus à Dieu », chacun de nos efforts serait vain, car nous deviendrions esclaves de nos institutions et de nos structures, pour autant qu’elles puissent être renouvelées. Mais nous serions toujours des esclaves.

Misericordia et Misera

Misericordia et Misera est le titre de la lettre apostolique qui cloture l'année de la Misericorde. Nous proposons ce texte en livre numérique, ebook au format epub.

Le pardon est le signe le plus visible de l’amour du Père, que Jésus a voulu révéler dans toute sa vie. Il n’y a aucune page de l’Évangile où cet impératif de l’amour qui va jusqu’au pardon ne soit présent. Même au moment ultime de son existence terrestre, alors qu’il est cloué sur la croix, Jésus a des paroles de pardon : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34).

Rien de ce qu’un pécheur qui se repent place devant la miséricorde de Dieu ne peut demeurer sans l’étreinte de son pardon. C’est pourquoi aucun d’entre nous ne peut poser de conditions à la miséricorde. Elle demeure sans cesse un acte gratuit du Père céleste, un amour inconditionnel et immérité. Nous ne pouvons donc pas courir le risque de nous opposer à l’entière liberté de l’amour par lequel Dieu entre dans la vie de chacun.

La miséricorde est cette action concrète de l’amour qui, en pardonnant, transforme et change la vie. C’est ainsi que se manifeste son mystère divin. Dieu est miséricordieux (cf. Ex 34, 6) ; sa miséricorde demeure pour l’éternité (cf. Ps 136) ; de génération en génération, elle embrasse toute personne qui met en lui sa confiance, la transforme en lui donnant sa propre vie.

Autres livres sur la Miséricorde

Reconciliatio et penitentia

Exhortation apostolique post-synodale sur la réconciliation et la pénitence.

Dieu est fidèle à son dessein éternel même quand l'homme, poussé par le Mauvais et entraîné par son orgueil, abuse de la liberté qui lui a été donnée pour aimer et rechercher généreusement le bien, refusant ainsi d'obéir à son Seigneur et Père ; et aussi quand l'homme, au lieu de répondre par l'amour à l'amour de Dieu, s'oppose à lui comme à un rival, se leurrant lui-même et présumant de ses forces, pour en arriver à la rupture des rapports avec celui qui l'a créé. Malgré cette prévarication de l'homme, Dieu reste fidèle dans l'amour. Certes, le récit du paradis terrestre nous fait méditer sur les funestes conséquences du rejet du Père, qui se traduit par le désordre interne de l'homme et par la rupture de l'harmonie entre l'homme et la femme, entre un frère et l'autre. La parabole évangélique des deux fils qui, d'une manière différente, s'éloignent de leur père, creusant un abîme entre eux, est elle aussi significative. Le refus de l'amour paternel de Dieu et de ses dons d'amour est toujours à la racine des divisions de l'humanité.

Mais nous savons que Dieu, « riche en miséricorde », tel le père de la parabole, ne ferme son cœur à aucun de ses enfants. Il les attend, les cherche, les rejoint là où le refus de la communion les enferme dans l'isolement et la division, les appelle à se regrouper autour de sa table, dans la joie de la fête du pardon et de la réconciliation.

Cette initiative de Dieu se concrétise et se manifeste dans l'acte rédempteur du Christ, qui rayonne dans le monde grâce au ministère de l'Église.

En effet, selon notre foi, le Verbe de Dieu s'est fait chair et est venu habiter la terre des hommes : il est entré dans l'histoire du monde, l'assumant et la récapitulant en lui-même. Il nous a révélé que Dieu est amour et il nous a donné le « commandement nouveau » de l'amour, nous communiquant en même temps la certitude que le chemin de l'amour s'ouvre à tous les hommes, que n'est donc pas vain l'effort tendant à instaurer la fraternité universelle. Ayant vaincu, par sa mort sur la croix, le mal et la puissance du péché, par son obéissance pleine d'amour il a apporté le salut à tous et il est devenu pour tous « réconciliation ». En lui, Dieu s'est réconcilié l'homme. 

Dives in Misericordia

La seconde encyclique de Jean-Paul II, consacrée à la miséricorde divine.

Dieu, « qui habite une lumière inaccessible », 8 parle aussi à l’homme à travers l’image du cosmos : en effet, « ce qu’il a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité ». Cette connaissance indirecte et imparfaite, œuvre de l’intelligence qui cherche Dieu dans le monde visible à travers ses créatures, n’est pas encore la « vision du Père ». « Nul n’a jamais vu Dieu », écrit saint Jean pour donner plus de relief à la vérité selon laquelle « le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a révélé ». Cette « révélation » manifeste Dieu dans l’insondable mystère de son être -un et trine- entouré « d’une lumière inaccessible » ; cependant, dans cette « révélation » du Christ, nous connaissons Dieu d’abord dans son amour envers l’homme, dans sa « philanthropie ». Là, « ses perfections invisibles » deviennent « visibles », incomparablement plus visibles qu’à travers toutes les autres œuvres « accomplies par lui » : elles deviennent visibles dans le Christ et par le Christ, dans ses actions et ses paroles, et enfin dans sa mort sur la croix et sa résurrection.

Ainsi, dans le Christ et par le Christ, Dieu devient visible dans sa miséricorde, c’est-à-dire qu’est mis en relief l’attribut de la divinité que l’Ancien Testament, à travers différents termes et concepts, avait déjà défini comme la « miséricorde ». Le Christ confère à toute la tradition vétéro-testamentaire de la miséricorde divine sa signification définitive. Non seulement il en parle et l’explique à l’aide d’images et de paraboles, mais surtout il l’incarne et la personnife. Il est lui-même, en un certain sens, la miséricorde. Pour qui la voit et la trouve en lui, Dieu devient « visible » comme le Père « riche en miséricorde ».

Le prêtre, ministre de la miséricorde divine

Un texte consacré au ministère de la confession et à l'accompagnement spirituel.

« Il faut revenir au confessionnal, comme lieu dans lequel célébrer le Sacrement de la Réconciliation, mais aussi comme lieu où «habiter» plus souvent, pour que le fidèle puisse trouver miséricorde, conseil et réconfort, se sentir aimé et compris de Dieu et ressentir la présence de la Miséricorde divine, à côté de la présence réelle de l’Eucharistie ». C’est avec ces paroles que le Pape Benoît XVI s’adressait aux confesseurs durant la récente Année Sacerdotale, soulignant pour tous et chacun l’importance et par conséquent l’urgence apostolique de redécouvrir le Sacrement de la Réconciliation, qu’on soit pénitent ou ministre. En plus de la célébration quotidienne de l’Eucharistie, la disponibilité pour l’écoute des confessions sacramentelles, l’accueil des pénitents et, selon la demande, l’accompagnement spirituel, constituent la vraie mesure de la charité pastorale du prêtre et témoignent en même temps qu’il a assumé avec joie et conviction l’identité qui découle du sacrement de l’Ordre et qu’on ne peut jamais réduire à une simple fonction. Le prêtre est ministre, c’est-à-dire serviteur et administrateur avisé de la divine Miséricorde. Il a reçu la grave responsabilité de « remettre ou de retenir les péchés » (cf. Jn 20,23) ; par son entremise et par la force de l’Esprit qui est Seigneur et qui donne la vie, les fidèles peuvent vivre dans l’aujourd’hui de l’Eglise la joyeuse expérience du fils prodigue qui, de retour à la maison par vil intérêt et comme esclave, est accueilli et rétabli dans sa dignité filiale. Partout où l’on trouve un confesseur disponible, tôt ou tard arrive un pénitent ; et partout où la disponibilité du confesseur perdure, voire de manière obstinée, les pénitents s’y rendent nombreux ! 

Chez les Pères de l'Eglise

La parabole du fils prodigue

Expliquée par les Pères de l'Eglise

Un recueil d'homélies et de sermons de saint Augustin, saint Jérôme et saint Pierre Chrysologue, ce dernier ayant consacré 6 sermons à cette parabole.

1. Il ne faut pas traiter de nouveau les choses qui ont été déjà exposées et développées longuement ; mais il ne faut pas non plus s’abstenir d’y faire allusion ou d’en rappeler le souvenir. Votre sagesse n’a pas oublié que dimanche dernier j’avais entrepris de vous parler de ces deux fils dont l’histoire fait encore le sujet de l’Évangile d’aujourd’hui, et il ne me fut pas possible d’achever mon discours. Mais après cette épreuve, le Seigneur notre Dieu a voulu qu’aujourd’hui nous prenions de nouveau la parole en votre présence. Les plus simples convenances exigent que nous achevions un discours commencé, mais surtout notre cœur est impatient d’acquitter à votre égard la dette de la plus tendre affection. Le Seigneur soutiendra notre humilité, afin que le succès de nos efforts ne soit pas tout à fait au-dessous de votre attente.

2. Cet homme qui a deux fils, c’est Dieu qui a deux peuples : le fils aîné, c’est le peuple juif ; le fils plus jeune, c’est le peuple des Gentils. Le bien reçu des mains du Père, c’est l’esprit, l’intelligence, la mémoire, les aptitudes diverses, en un mot toutes les facultés et toutes les puissances que nous avons reçues de Dieu pour le connaître et pour lui rendre le culte qui lui est dû. Une fois en possession de ce patrimoine, le plus jeune des deux fils s’en alla dans un pays éloigné ; c’est-à-dire qu’il s’égara jusqu’à perdre le souvenir même de son Créateur. Alors il dissipa son bien, se livrant à des excès de toute sorte, dépensant toujours et ne gagnant jamais une obole ; puisant constamment dans sa bourse, et n’y mettant jamais rien ; en d’autres termes, usant toutes les forces de son âme et de son corps dans la débauche, aux fêtes des idoles, cédant sans retenue à toutes ces inclinations perverses que la vérité a qualifiées avec tant de justesse du nom de prostituées.

3. Faut-il s’étonner que la faim ait succédé à cette prodigalité insensée ? La disette donc se fit sentir dans ce pays ; non pas la disette de pain matériel, mais la disette de la vérité immatérielle. Pressé par le besoin, ce jeune homme se hâta d’aller implorer le secours d’un prince de ce pays. Ce prince n’est pas autre que le prince des démons, c’est-à-dire le diable, vers qui se précipitent tous les curieux. Car toute curiosité coupable est une disette de vérité plus redoutable que la perte corporelle. Notre jeune homme donc, poussé loin de Dieu par les appétits malsains de son esprit, se trouva enfin réduit à l’état d’esclave et reçut pour mission de faire paître des pourceaux ; en d’autres termes, il reçut l’office qu’affectionnent de préférence les démons les plus vils et les plus immondes. Car ce n’est pas sans raison que le Seigneur laissa les démons dont il est parlé dans l’Évangile entrer dans un troupeau de pourceaux. Or, il les nourrissait de cosses, et lui-même n’avait pas le droit d’en manger à satiété. Sous le nom de cosses nous devons entendre ici les doctrines du siècle, ces discours qui résonnent agréablement aux oreilles, mais qui ne réparent point les forces épuisées, aliment digne des pourceaux, non pas des hommes, c’est-à-dire aliment qui peut bien plaire aux démons, mais qui ne saurait servir à la justification des fidèles.